François Giroux
Mémoire et oubli dans le Trio à cordes op. 45 : traces de l’énergie des paradoxes dans la pensée musicale de Schoenberg

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Loin de se réduire avec l’effacement du centre tonal, la réflexion exercée par Schoenberg sur le phénomène de la tonalité s’accroît considérablement avec l’émancipation de la dissonance. Bien après l’invention de la « méthode de composition avec douze sons », les conceptions tonales de Schoenberg se sont singulièrement confortées et élargies, et certaines œuvres appartenant à sa dernière période créatrice recherchent de nouvelles fusions de la consonance et de la dissonance.

Dans le Trio à cordes op. 45 en particulier, Schoenberg parvient à retrouver au sein de la musique à douze sons une énergie qui produit des résonances avec les fonctions structurantes que la tonalité était à même d’organiser. Seule, cette dernière ne peut plus assumer la tension à l’échelle de l’œuvre. Cependant, suggestions et réminiscences tonales continuent à produire des signes, eux-mêmes condensés d’une ancienne énergie. L’un des gains indubitables est la création d’une musique prenant en charge ces tensions et cette énergie.