> Forme ouverte

Une forme ouverte assistée par ordinateur

L'interprète ne joue pas seule avec la forme ouverte, l'ordinateur est son partenaire, il l'assiste dans ses choix de construction de l'opéra. L'ordinateur doit proposer à Faust une continuation possible en sortie de chaque Univers. La proposition de l'ordinateur se manifeste sous forme lumineuse, avec un éclairage au sol, intégré à la scénographie, guidant l'interprète. L'interprète a le choix de suivre ou non chacune des propositions de la machine, qui au passage apprend ce qu'est une forme ouverte intéressante.


Mais comment «calculer» une «bonne» forme ouverte ? Il a été fait appel à une technique de l'Intelligence Artificielle parfaitement adaptée à l'apprentissage et à la génération des formes ouvertes : il s'agit des modèles de Markov cachés (Hidden Markov Models, HMM en abrégé) utilisés dans la modélisation des enchaînements et des séquences. A été mis au point, sous la forme d'un nouvel objet Max/MSP, un module informatique implémentant ces modèles de Markov adaptés à la génération de formes ouvertes.

Une forme ouverte incarnée dans la scénographie

La forme ouverte n'est plus un jeu mystérieux entre musiciens et chanteurs, seulement accessible par la partition. Elle est incarnée dans le dispositif scénographique. Chaque zone de l’espace scénique correspond à un Univers d’expérimentation faustienne. En pénétrant sur une zone donnée, Faust fait basculer l’opéra dans l’Univers associé, grâce à des tapis sensibles. Ce dispositif suit également les sorties d'Univers, qui peuvent se produire en plusieurs points de chaque module (leur nombre et leur position varie selon le module en fonction du découpage en sections). La chanteuse crée ainsi son écriture singulière à chaque représentation.

La forme ouverte ainsi associée intimement à l’espace devient complètement lisible pour le spectateur : à chaque zone de l’espace est associé un type de texte, d’image et de lumière et de traitement temps réel.