La modulation en anneaux consiste à multiplier deux sources sonores ; une porteuse et une modulante. Suite à cette multiplication, la porteuse et la modulante disparaissent (du moins en théorie) et laissent la place à deux agrégats résultants dont les fréquences sont égales à l’addition et à la soustraction des fréquences de la porteuse de la modulante (p - m et p + m).

La bande est issue de Ruf, pour orchestre (1977).

Présentation


Nachtmusik I fut composée entre 1977 et 1978, suite à une commande du Ministère de la culture français, et créée à Bonn en 1978 par l’ensemble L’Itinéraire, dirigé par Peter Eötvös. La pièce est écrite pour un ensemble composé d'un alto, d'un violoncelle, d'un cor anglais, d'un trombone et d'une clarinette basse. A ce quintette peuvent éventuellement s’ajouter une bande acousmatique, des effets de modulation en anneau et une sonorisation dans le cas d’une interprétation mixte. L’ensemble instrumental se subdivise alors en trois groupes de deux : violoncelle et alto, cor anglais et trombone, enfin, la clarinette basse, qui peut le cas échéant être associée à la bande lorsque les modulations en anneau sont utilisées. L'effet consiste alors à multiplier le son d'un instrument avec celui d'un autre (par exemple, les parties d'alto et de violoncelle) pour créer la modulation en anneau.

Emmanuel Nunes propose dans cette pièce une problématique de type discursif qui se base sur une grammaire quasi immuable. Cette grammaire puise sa source dans l’idée d’interdépendance des paramètres et conduira ainsi la quasi-intégralité de l’œuvre. Le formalisme rigoureux du matériau musical régit alors toutes les dimensions paramétriques de la pièce, et donc la somme de leur perception en une globalité immédiate. Ici, les combinaisons des différentes dimensions du matériau ne servent pas simplement à construire une immédiateté, mais surtout à gérer l’écoute de l’auditeur tout au long de la forme grâce aux résurgences des figures les plus caractéristiques. Dans Nachtmusik I, la conception et l’organisation du matériau sont extrêmement formalisées, ce qui confère à cette pièce un rôle très représentatif de la musique d’Emmanuel Nunes.