Ricardo Mandolini (Université de Lille)
Heuristique musicale : la part de la fiction dans le processus
de création et sa pédagogie
« Les concepts de la raison sont, comme il a été dit, des simples
idées et n’ont en vérité aucun objet dans une quelconque expérience,
mais ne désignent pas pour autant, néanmoins, des objets imaginés qui
seraient en même temps admis comme possibles. Ils sont pensés seulement
de façon problématique, pour fonder, par rapport à eux (comme fictions
heuristiques), des principes régulateurs de l’usage systématique de
l’entendement dans le champ de l’expérience ».
Emmanuel KANT, Critique de la raison pure, traduction
Alain Renaut, Éditions Flammarion, 2001, A771, B 799, p. 638.
Mon intervention est d'essayer de développer cette citation en la
transposant au domaine de la création musicale d’abord et de sa
pédagogie par la suite. Dans les deux domaines, il me semble urgent de
pouvoir situer la véritable valeur des fictions heuristiques, outils
indispensables pour donner sens et forme à la conviction créatrice,
source originaire dont l’absence rendrait superflue la réalisation.
Texte complet de la communication
André Serre-Milan (CRR de Reims)
L’enseignement de la composition aujourd’hui en France
Cette présentation ne dresse pas un tableau exhaustif des
enseignements actuels, ce dont je serai bien incapable. Mais propose, à
travers un parcours fait d'expériences de transmission de l'acte de
composition pour des publics divers, une réflexion sur sa prise en
compte à tout âge: de l'enfance à l'adulte qui se destine à la
composition comme métier, ou plutôt "choix de vie".
La composition vue comme un acte naturel, un espace de liberté, est un
droit qui fait partie intégrante de l'humain et ce, sur tout support :
mémoire, papier, numérique, géolocalisation...
Réfléchir donc aux moyens actuels de prise en compte de la composition
musicale comme développement personnel, dans une continuité permettant
de répondre aux demandes diverses à tout âge et culture, pour des
implications choisies librement par la personne concernée.
Laurence Bouckaert (musicienne) et Laetitia Petit (Université Aix-Marseille)
Création, improvisation : Les ateliers du studio son de la
Philharmonie de Paris, décryptés à partir d’un dispositif
d’après-coup.
Ce dispositif résulte de rencontres répétitives entre une musicienne compositeure et une psychanalyste par ailleurs musicienne.
Dans ce dispositif d’écoute, la musicienne témoigne de son expérience en
tant qu’intervenante au studio son, selon la règle de l’association
libre, à la psychanalyste qui s’attend aux effets de cette parole dans
la rencontre.
Ces ateliers brassent des publics très différents en âges, connaissances
musicales, capacités cognitives. Ils ont en commun d’aboutir toujours à
une création musicale collective et unique.
Nous nous demanderons alors en quoi l’écoute d’un après-coup de
l’exercice de transmission modifie-t-il la pratique de la
professionnelle qui ne cherche pas à théoriser son expérience ? On peut
alors supposer qu’émergent de nouveaux savoirs chez la musicienne, du
fait de cette expérience d’après-coup. Si oui, en quoi ce type de
savoirs qui naissent du dispositif parasite-t-il, ou au contraire,
stimule-t-il l’exercice de transmission auprès des publics ? En quoi
réorganisent-ils la praxis du musicien ? De quelle nature ces savoirs
demandent-ils à être théorisés, que ce soit dans le champ de la création
musicale ou de la psychanalyse ?
Daniel D’Adamo (CRR de Strasbourg et Haute École des Arts du Rhin)
Enjeux artistiques et enjeux techniques dans l’enseignement de
la composition
La production artistique est le fruit d’une articulation aussi
complexe que dynamique entre technique et esthétique. Cette articulation
a lieu au sein d’une œuvre, mais opère aussi sur des échelles plus
larges, comme par exemple la production d’un artiste en particulier,
d’un mouvement artistique déterminé, sur une période de l’histoire, etc.
Comme les chemins de la création sont riches en utilisations et en
développements techniques et rarement univoques sur le plan esthétique,
il me semble plus adapté de parler de techniques et d’esthétiques au
pluriel. Cette pluralité, cette diversité explique sans doute le
dynamisme et le renouvellement permanent de la création artistique en
général.
Esthétique(s) et technique(s) alors, et sans un ordre établi, sans
présupposer une séquence obligée: ces deux domaines s’imbriquent et
s’alimentent l’un l’autre de manière permanente, dans un processus
dynamique et dialectique tout au long du travail de création artistique.
La communication de Daniel D'Adamo a été lue en son absence par Jean-Michel Bardez.
Texte complet de la communication
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