2. Accéder à la musique par la création ?

Pierre Couprie (IReMus, Sorbonne Université)
Un retour d’expérience sur 15 ans de développement informatique pour la création, l’analyse musicale et la pédagogie

Des cédéroms à iAnalyse, du Synthé aux interfaces d’improvisation, de EAnalysis aux applications de captation de l’interprétation acousmatique, cela fait plus de 15 ans que je développe des logiciels pour la création, la pédagogie et la recherche musicologique. Cette présentation sera l’occasion de revenir sur quelques enjeux épistémologiques de l’informatique musicale et de démontrer le lien étroit qui existe entre la création, la pédagogie et la musicologie.


Etté Kim (doctorante – IReMus)
Compte rendu d’ateliers d’improvisation libre : analyse des comportements musicaux

Dans le cadre d'une étude portant sur l'improvisation libre en tant que pratique pédagogique adressée à un public jeune et peu formé, nous cherchons à interroger les répercussions de cette pratique sur les comportements musicaux et instrumentaux des élèves : dans quelle mesure et comment la pratique d'improvisation libre agit-elle sur le rapport à l'instrument ? Les effets observés sont-ils transférables à une pratique instrumentale autre ? Pour les besoins de notre recherche, nous avons réalisé une enquête qui nous a permis d'observer pendant six mois un atelier  d'improvisation libre dans un conservatoire parisien. Les séances, hebdomadaires, étaient conduites par un enseignant expert auprès de sept élèves adolescents (12 à 17 ans). Cette enquête a donné lieu au recueil d'un ensemble de donnée empirique : le corpus se constitue d'enregistrements audio (18heures) et de captations vidéo (10 heures).  Fondée sur une étude de cas, notre recherche s'inscrit dans une démarche qualitative. Notre première hypothèse est que la pratique de l'improvisation libre est susceptible d'influencer le rapport à l'instrument. Nous postulons que l'observation du comportement in situ de l'individu permet de mettre en évidence certaines spécificités de son rapport à l'instrument et de sa personnalité musicale. Notre deuxième hypothèse est que la pratique étudiée tend à favoriser le développement d'un comportement convergent, c'est-à-dire d'une tendance à entrer rapidement et d'emblée dans des interactions musicales. Une analyse textuelle (C. Canonne, 2010) permettra de rendre compte de l'activité de chaque individu dans les séquences musicales, tant sur le plan du maniement instrumental que sur le plan de l'interaction musicale.
La présente communication aura pour objet l'analyse d'une séquence musicale extraite du corpus, sous un angle à la fois intra et intersubjectif. Dans un premier temps, nous étudierons les données techniques (modes de jeu, gestes) et sonores caractérisant l'activité de chaque élève (approche intrasubjective). À partir de critères inspirés de la typologie de Pierre Schaeffer (M. Chion, 1983), nous chercherons à identifier les sons produits par chacun, et proposerons un inventaire des ''objets sonores'' (au sens de P. Schaeffer) définissant le répertoire sonore de chaque sujet lors de cette séquence. Outre la description des gestes instrumentaux et des sons produits, l'analyse comportera une étude des interactions à l’œuvre dans les séquences musicales. Cette dernière fera état des comportements socio-musicaux des sujets et de leurs positionnements dans le groupe. Nous porterons une attention particulière à la manière dont chaque individu s'insère dans le groupe et  au(x) rôle(s) qu'il y tient.


Nicolas Marty (doctorant – IReMus)
Pédagogie de la création électroacoustique

Je clôture actuellement ma cinquième année d’enseignement de l’informatique musicale auprès des étudiants en musicologie (L2) à l’Université Bordeaux-Montaigne, incluant une initiation à la musique électroacoustique – pendant trois ans via une initiation au montage et au mixage sur séquenceur, puis pendant deux ans avec une approche différente, centrée sur la discussion autour de l’écoute du monde sonore et les comptes-rendus de concerts.
En parallèle, j’ai pu réaliser depuis septembre 2017 un stage d’observation participative auprès des enseignants en composition au Conservatoire de Bordeaux, ayant notamment l’occasion d’observer l’initiation de personnes intégrant la classe avec des niveaux très divers de culture musicale et de pratique informatique.
J’interviendrai ici sur les problématiques spécifiques rencontrées autour de l’initiation à la création électroacoustique, comparant les deux milieux que j’ai pu observer, leurs moyens et leurs buts. Je questionnerai en conclusion la pertinence de différentes approches pédagogiques de la création dans un cadre universitaire musicologique


Débat-Atelier
Devenir musicien : le rôle de l’acte créateur

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