1.1. Matériel et population

Ayant observé, lors du test préliminaire, une absence de différence entre experts et non-experts musiciens (selon que les auditeurs avaient reçu ou non une formation musicale explicite de plus de trois ans [1]), il a semblé plus opportun d’opposer dans cette expérience experts et non-experts en musiques électroacoustiques.

Parmi les 28 sujets qui ont pris part à l’expérience, sept étaient des étudiants en licence ou master de musicologie à l'Université Paris-Sorbonne, non-experts en musique électroacoustique, sept étaient des « non-musiciens » de la région parisienne, tandis que les quatorze sujets électroacousticiens étaient des étudiants en master de musicologie à l’Université Paris-Sorbonne, des compositeurs et enseignants de musique électroacoustiques et des étudiants en cours avancés de composition électroacoustique dans les conservatoires de la région parisienne. Les âges variaient donc entre 20 et 60 ans, avec une prédominance dans la tranche de 20 à 30 ans[2].

Une interface utilisateur a été réalisée par Joachim Fritsch, étudiant en master ATIAM à l’IRCAM, pour la passation de l’expérience. L’interface incluait des mesures en temps réel concernant les caractères « musical » et « imagé » de l’extrait, des jugements sémantiques sur une batterie de dix-huit adjectifs après la première écoute, et des passages « vides » pour la verbalisation de l’auditeur après la première et durant la seconde écoute.

Les participants ont été divisés en un groupe « expérimental » réalisant les mesures et les jugements, et un groupe « témoin » à qui étaient uniquement demandées les verbalisations. Une version « groupe témoin » de l’interface a donc été réalisée afin que les sujets soient dans la même situation que ceux du groupe expérimental.

Les sujets ont été nommés selon le code suivant :

groupe (s : témoin /  a : expérimental)
expertise (N : non-expert / E : expert électroacousticien)
_numéro

soit sN3 pour le troisième participant non-expert du groupe témoin[3].

 

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[1] Bien que les expériences portant sur l'évaluation de la différence entre experts et non-experts musiciens aient généralement préféré comparer une population sans formation explicite à une population ayant reçu une formation explicite très longue (plus de 15 ans dans Bigand, Emmanuel et Poulin-Charronnat, Bénédicte, « Are we 'experienced listeners'? A review of the musical capacities that do not depend on formal musical training », Cognition, n°100, 2006, p. 100-130), il a été impossible pour cette étude de réunir une population aussi spécifique.

[2] Ici encore, les limitations imposées par les conditions de cette étude n'ont pas permis de réunir une population homogène en termes d'âge ou d'expertise. Il s'agit donc, du point de vue de la comparaison entre experts et non-experts, d'une étude exploratoire - ce qui ne limite cependant pas la validité des observations qualitatives qui seront réalisées.

[3] Le code était légèrement différent dans la version originale, où la distinction entre musiciens non-experts et non-musiciens non-experts était conservée. Voici donc la table des correspondances, pour les intéressés.

original >>> article

aM1 >>> aN4
aM2 >>> aN5
aM3 >>> aN6
aM4 >>> aN7
sM1 >>> sN5
sM2 >>> sN6
sM3 >>> sN7


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