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Le compositeur Yoshihisa Taïra (1937-2005)

Né à Tōkyō en 1937 au sein d'une famille aisée, Yoshihisa Taïra grandit dans un univers imprégné par la musique occidentale. « Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai baigné dans la musique occidentale. Je suis issu d’une famille de musiciens dès l’ère Meiji (1868), pratiquement au moment où elle est entrée au Japon. Mon père faisait du jazz, ma sœur aînée est une excellente pianiste. »(1) À cette époque, où le Japon est baigné par une ambiance inquiétante – le pays vient de s’allier avec l’Allemagne, juste au début de la Seconde Guerre mondiale – le jeune Taïra est imprégné par la musique occidentale en écoutant sa sœur jouer du Mozart et du Chopin au piano. D’entendre La Cathédrale engloutie de Claude Debussy, à l’âge de 16 ans, fut un choc et une révélation. C’est de là que vint sa fascination pour la musique française et son désir de venir en France pour approfondir ses études. Conduit par ce souhait, après avoir étudié la composition à l’Université Nationale des Beaux Arts de Tōkyō 東京芸術大学, il obtint une bourse du gouvernement français et arriva à Paris en 1966. Au Conservatoire national supérieur de la musique de Paris, il eut comme professeurs de composition André Jolivet et Henri Dutilleux, et il assistait également au cours d’analyse d’Olivier Messiaen. Encore étudiant, il reçut déjà des commandes et les créations se poursuivaient depuis lors. C’est ainsi qu’il s’installait naturellement en France et ne retournait que rarement au Japon.

Une œuvre originale de qualité, un catalogue de quatre-vingts opus environ, la musique de Taïra lui a valu plusieurs grands prix : le prix Lili Boulanger en 1971, le Grand Prix de Composition de la SACEM, le Grand Prix Florent Schmitt de l’Académie des Beaux-Arts en 1974 et celui de la Tribune Internationale des Compositeurs de l’UNESCO en 1982 ... Ses œuvres ont été créées dans le cadre des principaux festivals et des institutions de musique contemporaine, en France comme à l’étranger, et elles sont appréciées par le public comme par les interprètes.

Taïra a enseigné pendant quelques années (jusqu’en 1993) au Conservatoire National de Région de Boulogne-Billancourt et a surtout assuré la classe de composition à l’École Normale de musique de Paris depuis 1984 jusqu’à la veille de son décès en 2005. Les éditions du Rideau Rouge qui ont été éditeurs de Taïra jusqu’en 1979 ont été intégrées dans les éditions Durand puis dans BMG Music Publishing France. À partir de 1980, les partitions de Taïra sont éditées par Éditions Musicales Transatlantiques (EMT) et distribuées par la SEDIM.

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1 Xavier Lacavalerie, « L’œuvre débridée », entretien avec Yoshihisa Taïra, Télérama, n.° 2146, 27 février 1991, p. 50.