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La comparaison

Les partitions

La différence entre les œuvres de jeunesse et les œuvres éditées de Taïra réside en premier lieu en la nature de la création. Presque toutes les œuvres éditées de Taïra, après le cycle des Hiérophonies (1969-1974), sont écrites sur commande. Le compositeur a avoué qu’il avait du mal à imaginer sa musique autrement puisque la formation ainsi que la durée de son œuvre était presque toujours prédéterminée à l’avance, au moment de la commande. Il a constaté, dans plusieurs entretiens(5), que s’il avait pu se passer des commandes et juste écouter son inspiration, les choses auraient certainement été différentes. Mais il n’a jamais vécu cette situation, il ne savait pas non plus s’il la souhaitait vraiment ou pas(6). Cela veut dire que le compositeur considère ses œuvres inédites comme une sorte d’exercice.

Les œuvres éditées de Taïra, suscitées plutôt par une relation amicale, soit par ses amis interprètes, soit par une institution comme Radio France, sont très souvent dédiées aux musiciens à l’origine de la commande ou aux interprètes de la création (bien entendu, certaines de ses œuvres sont dédiées, en guise d’hommage, aux musiciens envers qui le compositeur éprouve du respect et de l’admiration). La partition de Retour ne fait pas exception. Par contre, ses partitions vocales de jeunesse inédites, comme les Trois mélodies Kikatsu, ne sont pas dédicacées.

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5 Voir aussi l’article intitulé « Yoshihisa Taïra & Pierre-Yves Artaud », interview mené par Emmanuel Hondré, Traversière Magazine, numéro spécial III, 1997, p. 55.

6 Ibid.