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Les « motifs »

Description des motifs

Les motifs temporels paramétrés sont obtenus en associant des profilèmes de variables pertinentes différentes sur le même laps de temps. Le motif est le descripteur du signifiant des UST, c’est-à-dire que c’est lui qui porte la signification, les profils n’étant que des unités distinctives.

La plupart du temps, l’ensemble des événements temporels participe d’un seul motif. Plusieurs grandeurs physiques différentes ou les grandeurs de plusieurs éléments physiques (plusieurs instruments, par exemple) réalisent le comportement d’une seule fonction temporelle. Le motif ne comporte alors qu’une couche. Plus rarement, s’exécutent simultanément deux ou plusieurs fonctions temporelles différentes faisant intervenir la même variable pertinente. Le motif est alors multicouche (le nombre maximum de couches est 2 dans les UST répertoriées jusqu’à aujourd’hui). Cela se produit par exemple pour l’UST Sans direction par divergence d’information et dans la forme en flottement de l’UST Stationnaire. La période de temps considérée est la même sur les deux couches.

Nous avons indiqué que les UST que nous avons observées dans le domaine musical ou visuel ne mettent en œuvre que deux variables pertinentes au maximum : les variables I et F. Parfois, une seule variable suffit, l’autre ne jouant aucun rôle. Afin d’unifier l’écriture des MTP pour toutes les UST, nous avons décidé de systématiquement décrire le comportement de ces deux variables en considérant que celle qui définit réellement le comportement temporel (et donc l’UST) est nommée « variable principale ». L’autre n’est présente que pour homogénéiser les descriptions entre les UST portant sur une seule variable et les UST portant sur deux variables pertinentes. Dans ce cas, le comportement temporel sur l’autre variable est simple, le plus souvent limité au profil constitué du profilème neutre.

Avec cette convention, le graphe d’une couche sera constitué de la succession des profils pour chaque variable pertinente, de façon à couvrir, au total, la durée du motif. Afin de faciliter la lecture des graphes, les deux variables seront portées en ordonnées sur le même graphe dont l’abscisse est le temps, F pointant vers le haut et I vers le bas :

 

Figure 2 : représentation axiale d’un motif

Lorsqu’elle existe, la variable principale sera repérée par l’indication « principale » portée sur son axe. Notons qu’un motif ne peut présenter qu’une variable principale, c’est-à-dire que si le motif est multicouches, toutes les couches auront la même variable principale. La couche sera bornée, tout comme les profils, par un trait pointillé de style différent de celui des limites de profils et d’indications de période.

Notons enfin que la description des motifs permet de retrouver la notion de « phase » qui intervient dans la description des UST. On retrouve, en effet, les phases des UST proposées par le MIM en adoptant la définition suivante :

Dans les formules des MTP, chaque phase est repérée par une fraction et les phases sont séparées entre elles par des virgules.

Des motifs périodiques ou pseudo-périodiques peuvent décrire des successions de profils élémentaires. A ces deux niveaux, les mêmes conventions d’écriture sont utilisées. Ainsi donc les règles de construction des motifs sont récursives, ce qui permet de décrire des comportements complexes. Cette complexité est limitée dans le cas de la sémiotique temporelle mais pourrait croître dans la description de structures non associées à une sémiotique temporelle. Cette récursivité permet notamment de construire des UST longues (de durée T3) obtenues par assemblage d’UST élémentaires. L’UST obtenue n’est plus élémentaire mais n’en constitue pas moins une UST. On voit donc que les motifs temporels paramétrés peuvent s’avérer utiles pour décrire la composition de toutes les UST et pas seulement la structure des UST élémentaires. La notion de couche permet également de décrire simplement les phénomènes de tuilage et de superposition d’UST. Nous en verrons des exemples dans l’analyse de Rhythm 21.

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