2.3.7. Stratégies d'écoute

L’entretien avec le sujet aE7 a révélé une grande conscience du partage de son attention entre l'écoute et les mesures. C’est avec ce sujet que la conscience de sa propre écoute est la plus marquée. Par ailleurs, les autres sujets du groupe expérimental remarquent plus rarement que leur écoute a suivi les dimensions proposées, tandis qu’ils restent plutôt sur l’idée que leur écoute était en général analytique pour les experts, concentrée pour les non-experts. Les mêmes distinctions se font dans le groupe témoin, à ceci près que la conscience de l’exercice est tournée cette fois-ci vers la nécessité de verbalisation subséquente (qui n’était jamais remarquée dans le groupe expérimental, et qui suggère que la différence de tâche elle-même a pu générer chez les uns et chez les autres des représentations et des centrations différentes de l'attention).

Parmi les 19 sujets qui répondent à la question concernant l’évolution de leur écoute, 8 (42%) affirment que leur écoute évolue ou non avec l’extrait (ce qui se manifeste par l’idée d’une chute de l’attention pour certains, ou de l’éternel renouvellement de l’intérêt pour d’autres), tandis que 5 (26%) disent que leur écoute n’évolue simplement pas, soit du fait de la courte durée de l’extrait, soit sans justification. Les autres se partagent entre l’idée du contrôle de leur écoute (principalement entre les domaines imaginatifs et analytiques, bien que le sujet sE6 parle, seul, de la volonté de chercher son ressenti face à l’extrait) et celle du changement d’écoute involontaire (l’écoute devenant par exemple visuelle lors de l’arrivée des « bruits de pas » chez le sujet sE2 par exemple).

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