Séance 1

Pertinence, usage et interprétation des descripteurs pour l’analyse

Vendredi 23/01/2015 13H30 – 17h30 salle D040
Coordination de la séance : Alain Bonardi et Pierre Couprie

Sous la dénomination de « descripteurs audio », un nombre considérable d’outils ont été développés ces dernières années qui proposent de mettre en évidence des aspects spécifiques du signal audio. Bien que la plupart aient été développés dans un contexte, celui de la recherche d’information musicale (M.I.R), assez éloigné des préoccupations de l’analyse, on peut toutefois interroger la pertinence de ces « descripteurs » pour la compréhension du phénomène musical. Quelles sont les catégories mises en évidence ? Quel est le potentiel de leur combinaison ? Quels aspects du message musical mettent-ils en avant ? et quels aspects leur restent inaccessibles ? Leur démultiplication est-il un gage d’adéquation ou une impuissance à délivrer une synthèse ?


Diemo Schwarz
Gestion de larges corpus audio annotés et segmentés pour synthèse et analyse interactives

Cette intervention présentera le système CataRT pour la synthèse concaténative par corpus.  Cette synthèse est fondée sur une segmentation des sons d’entrée et leur analyse automatique en descripteurs audio tel que pitch, volume, brillance, rugosité, etc., à laquelle peuvent s’ajouter des annotations manuelles.  Ensuite, le système permet une visualisation et exploration interactive et intuitive du corpus audio. Pour la création musicale, la métaphore de composition ou de jeu avec cet instrument numérique devient la navigation dans l’espace multi-dimensionnel des descripteurs. Toutefois, déjà pour un but d’exploration et analyse d’un corpus audio, l’interactivité et les modes de visualisation avancées offerts par CataRT peuvent donner un accès rapide et intuitif a des grands corpus.

Nous présenterons la version actuelle en application Mac, le patch modulaire pour Max, et les variantes futurs de CataRT actuellement en développement.


Pierre Couprie
Quelques réflexions sur l’usage des descripteurs audios dans l’analyse de la musique électroacoustique

L’usage des descripteurs audios pour l’analyse des musiques électroacoustiques est très récent. Principalement développés pour l’analyse, la reconnaissance et la classification des sons harmoniques, leur adaptation à l’analyse d’œuvres dont le matériau est principalement inharmonique pose de nombreux problèmes. Une des difficultés principales reste la réalisation de représentations adaptées à l’analyse musicale et leur interaction avec les représentations et transcriptions habituellement utilisées en électroacoustique. Depuis 2011, le logiciel EAnalysis a progressivement intégré différents modes de représentation à partir des descripteurs audios, permettant ainsi de guider l’analyse musicale en facilitant la mise en évidence des singularités du flux sonore, des structures de timbre ou des transformations du son.

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Philippe Lalitte
Analyser l’interprétation avec les descripteurs audio : avantages, contraintes et limitations

Les descripteurs audio résultent de l’extraction de propriétés acoustiques et psychoacoustiques par réduction du signal. Conçus à l’origine pour l’analyse de la parole et du timbre, les descripteurs audio sont particulièrement exploités dans le champ des MIR (Music Information Retrieval). Depuis quelques années déjà, l’analyse musicale assistée par ordinateur (AMAO) a intégré ces outils qui permettent de visualiser, de mesurer et d’analyser des phénomènes sonores à partir d’enregistrements. Cette approche donne accès à de nombreuses informations provenant de la performance (tempo, timing, saillance et micro-variations de hauteurs, couleur sonore globale, variations de timbre, qualité de la texture, espace acoustique, etc.). Cette communication a pour objet d’examiner les avantages, les contraintes et les limitations du recours aux descripteurs audio pour l’analyse de l’interprétation. Elle s’appuiera notamment sur l’analyse d’interprétations enregistrées des Dix pièces pour quintette à vent de György Ligeti.


Mikhaïl Malt
Descripteurs de bas niveau et analyse musicale, réflexions…

Le dernier quart de siècle a vu une grande évolution des moyens informatiques disponibles pour le grand public. Si la réalisation de sonagrammes et d’autres analyses du signal était auparavant réservée à ceux disposant d’une grande capacité de calcul, ou ayant l’accès à des institutions possédant des ressources informatiques importantes, de nos jours des logiciels (Audiosculpt, © Ircam, Acousmographe — © Ina-GRM, SonicVisualiser – © Queen Mary, EAnalyse et iAnalyse © Pierre Couprie, etc.) payants ou libres et des plateformes informatiques matérielles sont désormais accessibles au plus grand nombre. D’autre part, le développement de la Music Information Retrieval a fait émerger une grande quantité de savoirs et de descriptions concernant le sonore. Ce contexte met à la disposition des musicologues de nouveaux outils, matériels et conceptuels, pour étudier le sonore et proposant de nouveaux flux de travail. Cependant, comment ces avancées techniques et scientifiques se reflètent et s’intègrent dans l’activité musicologique ? Dans quel cadre et quel contexte peuvent-ils être utiles ? Quel est le rapport entre description et analyse musicale ? Quelles sont les limites actuelles de ces techniques ? Est-ce que ces nouvelles possibilités ne seraient-elles pas un reflet des nouveaux moyens de production ? Celles-ci sont quelques-unes des questions que nous aimerions poser dans notre présentation.


Geoffroy Peters
Descripteurs audio : de la simple représentation au modèle de connaissances

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