Née à Paris, Antonia Soulez a fait ses études à La
Sorbonne. Agrégée docteure d’état, elle est Professeure émérite de philosophie
du langage à l’université de Paris 8, elle a co-dirigé le Collège international
de philosophie de 2001 à 2004, et, suite à une délégation au CNRS, coordonné un
ouvrage collectif sur Helmholtz (Vrin, 2011). Elle a travaillé en philosophie
ancienne (elle est helléniste) puis sur la philosophie contemporaine. Elle a
publié des travaux dans les deux champs, sur la Grammaire philosophique de
Platon, puis sur le Cercle de Vienne qu’elle a contribué à introduire en France
et Wittgenstein (Nombreux colloques internationaux après la réédition du
Manifeste du Cercle de Vienne, 2010 et des travaux sur les Dictées de
Wittgenstein à Fr. Waismann et pour M. Schlick, 2e éd. Vrin 2015). Depuis, elle
poursuit des travaux par une investigation sur philosophie, langage et musique,
Son dernier ouvrage Au fil du motif, autour de Wittgenstein et la musique
(2012), a inauguré une collection « philosophie et musique » qu’elle co-dirige
chez Delatour-France. Son dernier livre Détrôner l’Être, en réponse à A. Badiou,
sur « Wittgenstein est-il un antiphilosophe ? » est paru aux
éditions Lambert-Lucas (Limoges 2016). Tout en participant activement à des
manifestations sur la musique et les sons, elle écrit et publie de la poésie
centrée sur le son et l’intonation (prochain recueil à paraître) qu’elle lit
parfois avec des accompagnements d’improvisateurs, musiciens professionnels. À
la rentrée 2019, un livre sur Les philosophes et les sons sortira chez
Delatour-France avec des contributions sur Scriabine, G. Crumb, St. Reich, G.
Ligeti, l’école de Princeton, Beckett et la musique, et un article «
intonations ». Elle a publié dans la revue Po§sie dirigée par Michel
Deguy plusieurs poèmes mais aussi un article sur Pascale Criton (n° 119). Parallèlement
engagée dans des collaborations axées sur des questions qui touchent aux
représentations graphiques des formes sonores d’un point de vue
pluridisciplinaire (le diagramme), elle est également active dans des
manifestations avec des musiciens (Pascal Marzan, Roula Safar…). Elle fréquente
une Résidence d’artistes dirigée par Jean-Marc Chouvel. C’est avec lui et avec
des musiciens autour de lui qu’elle performe l’intonation poétique. Ses projets
orientent ses rencontres avec eux. L’action en retour est une avancée dans
l’écriture de l’expressivité sonore de la langue avec l’objectif de travailler
à explorer ses ressources comme une forme de lutte contre ce qu’elle appelle «
l’aliénation sémantique », question qu’elle a d’abord travaillée en philosophie
à partir du corpus viennois qu’elle s’est constitué au long des années incluant
Karl Kraus, Cannetti, croisés de la démarche frankfurtiennee. Elle tire de la
philosophie des « aspects » du dernier Wittgenstein (entendre-comme) les
éléments d’une « philosophie pour les qualia ». Elle se sent proche de la
réflexion de Jean-Marc Chouvel. Elle a travaillé également avec Moreno
Andreatta (IRCAM, GREAM Strasbourg) ainsi qu’avec Horacio Vaggione, compositeur
chercheur, avec qui elle a coordonné un séminaire de recherche sur la
philosophie et la musique à la MSH Paris Nord, entre 2006 et 2013 et avec qui
elle a publié des travaux collectifs (de même avec Makis Solomos, notamment Formel
Informel, l’Harmattan, 2003). Elle organise des séminaires de philosophie
de la musique actuellement au Collège international de philosophie (séminaire
extérieur). Elle figure dans le Dictionnaire universel des femmes créatrices (Éditions
des femmes, 2013), et a reçu le prix du Pen Club de la meilleure poésie au
congrès mondial des poètes à Prague, en 2016. Elle bénéficié c’une bourse
senior pour travailler un mois dans la Fondation d’études avancées de
Bogliasco, en Italie. Elle a publié dans la revue Poe§sie (dir. M.
Deguy), les éditions d’Ecarts (Mireille Batut d’Haussy), et trois recueils de
poèmes chez Delatour-France (coll. Quatuor).